#PORTRAIT

Marion Roffino, L’art et la manière !

écrit le 16 juin 2023
Portrait de Marion Roffino

Marion Roffino entretient une relation d’amour avec l’osier qu’elle cultive et tresse. Elle fait danser les brins entre ses doigts pour les transformer en paniers ou œuvres monumentales vivantes. Son savoir-faire et sa créativité l’amènent à travailler sur des projets sur-mesure y compris pour des architectes et restaurateurs étoilés.

C’est dans son petit atelier aux murs en pierres, à deux pas du col de la Chambotte, que Marion entremêle les végétaux à son imagination sans fin. « Je pars de la matière pour former quelque chose ou à l’inverse, à partir d’une idée je choisis le bon osier pour mettre en œuvre mon projet. Tout est possible dans le tressage, il faut juste respecter son partenaire pour ne pas aller trop loin et le casser ! » Depuis 13 ans, Marion puise son inspiration dans la nature en observant un nid d’oiseau ou encore le mouvement du ver de terre. Tout est prétexte pour cultiver son style organique et peaufiner son sens du détail. « La vannerie ne laisse rien au hasard. C’est très technique mais aussi très physique. Il y a un vrai engagement du corps et de l’esprit. Je travaille en pleine conscience, presque en méditation, pour ne faire qu’un avec l’osier que j’ai dans les mains. »

Profiter pleinement du moment présent…

C’est la philosophie de Marion depuis son enfance. Elle a grandi au grand air, sur les hauteurs du lac du Bourget, dans une famille d’origine italienne installée depuis plusieurs générations à la Chambotte. Passionnée de travaux manuels, de musique et de danse, elle joue de l’accordéon, du piano, de la guitare et fait désormais partie d’un club de tango argentin. À l’âge de 20 ans, elle n’hésite pas à parcourir pendant 7 ans l’Europe, à la bohème, se jurant de ne rentrer au bercail que lorsqu’elle aurait trouvé ce qu’elle pouvait offrir au monde. C’est en Turquie, en 2009, qu’elle a le déclic en découvrant une cabane construite entièrement en végétal. « Un art presque primitif ou du moins ancestral qui a titillé ma curiosité. Quelques mois plus tard, j’intégrais l’École nationale d’osiériculture et de vannerie en Haute-Marne pour une année de formation suivie d’un tour de France des vanniers. Le point gallo-romain, la torche, les entrelacs, le tressage aléatoire, la bordure simple… j’ai appris les techniques traditionnelles et travaillé mon style tout en douceur et en courbes. Pas à pas, j’ai aménagé mon atelier, acheté mes outils et planté mon oseraie pour être autosuffisante ».

Silence, ça pousse !

Marion cultive son propre osier sur 3 terrains situés en Chautagne, dans les Bauges et dans le massif de la Chambotte. En tout, 3 000 m² de saules dont les branches sont récoltées à la main après une année de croissance avant d’être triées, séchées puis transformées. Six variétés d’osier qui offrent à Marion un panel de résistances et de couleurs, de l’orange au marron en passant par le vert, pour créer des œuvres de toutes tailles : du plus petit comme un bracelet ou un hochet au plus grand tel que le panneau de 10 m de longueur, commande spéciale pour le restaurant étoilé Le Clos des sens à Annecy. Tressé sur place, ce moucharabié végétal épouse l’architecture du lieu et laisse à voir la dextérité de l’artiste ! « J’ai aussi travaillé pour Jean Sulpice sur des paniers pique-nique. 40 pièces que j’ai tressées pendant un mois et demi durant la période de COVID. Comme la cuisine, la vannerie permet de développer son sens artistique. Il faut accrocher l’œil, savoir mêler l’utile à l’agréable ! ».

Le bonheur, un secret à partager

Depuis 6 ans, Marion transmet sa passion en organisant des stages d’initiation et de perfectionnement pour le grand public mais également pour des jardiniers ou paysagistes qui veulent apprendre à sculpter l’osier dans les espaces verts. « Ce qui me plait c’est l’échange entre la matière et la personne, les bons moments que l’on passe ensemble et les sourires sur les visages. La transmission c’est le partage et pour cela j’aimerais maintenant voyager avec mes savoir-faire, en Argentine notamment. Des projets ici et là-bas, j’en ai beaucoup comme l’envie de créer une gamme de mobilier intérieur en osier. Mais pour passer du rêve à la réalité, il va falloir que je trouve un atelier plus grand près de la Chambotte ». L’appel est lancé !

Plus d’informations : marionvannerie.fr

Bio express

37 ans
Entrelacs
Osiéricultrice et tresseuse de végétal

Crédit : Fabrice Rumillat

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