Eau : préservons notre ressource !

Eau des lacs, des rivières, des torrents, des sources, des nappes d’eaux souterraines, des glaciers ou de la fonte des neiges : si la ressource semble abondante en Savoie, les épisodes de sécheresse répétés depuis 20 ans ont montré que l’approvisionnement en eau potable pouvait ne plus couler de source. Le Département est mobilisé aux côtés des collectivités gestionnaires des services d’eau avec la préoccupation de sécuriser cette ressource indispensable. Un enjeu de société et de sobriété…

Tous les résultats de l’étude approfondie sur les ressources en eau en Savoie réalisée par le Département
sont consultables sur ose.savoie.fr

Changement climatique : des impacts déjà visibles sur nos ressources en eau

Hausse des températures
+2,7° par exemple en 70 ans à Bourg Saint Maurice

Fiche d'identité hydrographique

L’eau en Savoie : de quoi parle-t-on ?
10 000 km de cours d’eau
120 lacs, soit une surface de 8 000 hectares de lacs naturels
2 lacs alpins emblématiques : Aiguebelette et Le Bourget
3 800 zones humides inventoriées, soit une surface de 16 400 hectares
100 km² environ de glaciers

Eaux souterraines :

Nappes : baisse du niveau de certaines nappes : moins de 60 cm par exemple sur la nappe du Guiers en 40 ans
Sources : baisse de la durée des périodes de recharge en eau et hausse d’1 à 2 mois des périodes de basses eaux (étiage).

Eaux de surface :

Baisse de 40% du débit annuel du Chéran en 40 ans et hausse de 0,25 °C à 0,5 °C de la température des lacs et cours d’eau

Pluies

Une pluviométrie stable mais baisse de 40% des pluies efficaces (non évaporées et non captées par la végétation) soit une perte de 1 mois de pluies pour la recharge des ressources en eau

Une pluie d’alertes sécheresse !

Déclenchées par la Préfecture pour chaque grand bassin versant, ces alertes accompagnent notre quotidien depuis quelques années maintenant et pas seulement en été ! En Savoie, en 2018, le niveau maximal 4 a été déclenché pendant 3 mois, d’octobre à décembre sur une partie du territoire. En 2022, ça a duré 3 mois également, d’août à octobre. Cette année seul le niveau 3 a été activé à partir du mois d’août.
Pour connaître les restrictions d’eau qui s’appliquent à votre commune, rendez-vous sur vigieau.gouv.fr

Dans le monde agricole, l’eau est un bien précieux !

Les changements climatiques font la pluie et le beau temps… ce ne sont pas les agriculteurs qui diront le contraire. Touchés de plein fouet par la hausse des températures et la baisse des précipitations, ils voient leurs sols s’assécher. Optimiser l’irrigation devient donc primordial pour maintenir l’activité et la production. Exemple au GAEC Grand maison à La Motte-Servolex où les pratiques vertueuses et innovantes ne manquent pas pour arroser les pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers... Depuis 2012, toutes les parcelles sont équipées d’un système de micro aspersion, plus économe en eau. Deux réserves d’eau souples d’un volume total de 2 300 m³ alimentées par une source privée sont utilisées en période de sécheresse. Autre outil dont la famille Sulpice ne peut plus se passer : des sondes capacitives, reliées à une station météo, qui pilotent l’irrigation en fonction des besoins. Elles suivent l’humidité et la température du sol pour enclencher l’arrosage au bon moment et en juste quantité.

Chaque goute compte !

Surveillance rapprochée et connectée !

Face aux évolutions climatiques et notamment aux épisodes de sécheresse récurrents, mieux vaut bien connaître sa ressource pour être en capacité de la gérer. C’est pour cette raison que, depuis près de 25 ans, le Département a opté pour un suivi à la loupe grâce au réseau de Télésurveillance des eaux souterraines de Savoie (TESS). Il est même l’un des premiers conseils départementaux à avoir automatisé et validé ses données. Aujourd’hui, 15 sites (sources et nappes), répartis sur toute la Savoie, sont équipés d’appareils de mesure. Les données recueillies quotidiennement sont compilées, envoyées par satellite sur un superviseur et versées à une banque de données nationales. À la clé, une connaissance précise et fi able qui permet un suivi des ressources en temps réel, utile à la fois en gestion de crise et sur le long terme pour évaluer les impacts du changement climatique.

Pour consulter les données du réseau départemental TESS, rendez-vous sur ose.savoie.fr ou hydro.eaufrance.fr

Sécurisation de la ressource en eau potable : la Communauté de communes de Yenne se jette à l’eau !

Ce territoire rural de 13 communes, marqué par un habitat dispersé, compte seulement 4 700 abonnés pour 220 km de réseau alimenté par des sources de surface provenant du Mont du Chat et tributaires des précipitations. Conséquence : lorsqu’il ne pleut pas ou peu, le niveau des sources baisse. « On estime que d’ici 15 ans, en raison des épisodes de chaleur de plus en plus nombreux, nous perdrons 30% de nos ressources en eau. Depuis 20 ans, nous procédons au renouvellement des conduites les plus défectueuses et au maillage des réseaux pour pouvoir alimenter tous les usagers. Malgré tous ces efforts, nous devons sécuriser notre ressource sur le long terme en la diversifiant. L’idée est de prélever de l’eau dans la nappe alluviale du Rhône en créant un forage. Malheureusement, notre collectivité se heurte à des conflits d’usage alors que le temps presse ! Nous devons agir aujourd’hui pour espérer remplir notre verre d’eau au robinet dans une dizaine d’années. C’est une vraie chance d’avoir le Rhône sur notre territoire et de pouvoir disposer d’une nouvelle source d’alimentation en amont de Yenne » explique Laurence Boiron, vice-présidente chargée de l’environnement.

guigue

PAROLE D'ELU

Gilbert Guigue
Vice-président du Département délégué à l’agriculture, l’alimentation, la forêt et l’eau Conseiller départemental du canton du Pont- de-Beauvoisin

Le Département financeur de projets innovants

« L’eau est un enjeu majeur des années à venir. Les changements climatiques avec notamment la répétition des périodes de sécheresse nous obligent à agir vite et à collectivement mobiliser nos moyens pour une meilleure gestion de nos ressources. En soutenant techniquement et financièrement les collectivités gestionnaires des services d’eau pour la modernisation des réseaux, l’innovation technique ou la connaissance de la ressource, le Département est engagé pour préserver le cycle de l’eau. Avec à la clé, des actions qui concernent directement les Savoyards dans leur quotidien. Charge à chacune et chacun aussi d’évoluer vers un usage raisonné et responsable car l’eau est notre bien commun donc l’affaire de tous ! »

Économiser l’eau ? Ça coule de source pour le Syndicat intercommunal d’eau potable et d’assainissement du Bugeon

Depuis sa création en 1996, le syndicat fait la chasse aux fuites d’eau. Il a renouvelé les compteurs abonnés vieillissants et plus de la moitié des 47 km de réseau d’eau potable sur les communes de La Chambre, Saint-Martin-sur-la-Chambre, Notre-Dame- du-Cruet, Saint-Avre et la station de Saint-François- Longchamp. Pour assurer le suivi, l’équipe s’appuie sur un outil intelligent dit de supervision qui surveille le débit des 6 réservoirs 24h sur 24, 7 jours sur 7. « Les techniciens utilisent ce logiciel pour détecter les anomalies et repèrent ensuite la zone concernée grâce à des sectorisations. Quelques fuites sont ainsi réparées chaque année. Mais la majorité des économies d’eau a pour origine le renouvellement des branchements et canalisations prévu dans le programme pluriannuel. Une économie entre 2 500 et 6 500 m³ d’eau/an a été constatée sur chaque chantier ces dernières années. Nos indicateurs de performance sont bons et comme notre réseau est sain, les dépenses de fonctionnement ne s’envolent pas. Nous pouvons ainsi maintenir pour nos abonnés un prix de l’eau acceptable. Un cercle vertueux que nous comptons bien faire perdurer ! » précise David Baldissera, directeur du service des eaux.

Connaissez-vous votre empreinte "eau" ?

C’est quoi ?

Il s’agit du volume total d’eau utilisée directement ou indirectement pour produire les biens et services que vous consommez. Si 150 litres d’eau « visibles » sont utilisés en moyenne chaque jour par un Français (toilettes, vaisselle, douches, etc.), il faut en effet y ajouter quelque 4 000 litres, soit environ 143 douches, nécessaires pour faire pousser, transformer, transporter les produits que nous utilisons quotidiennement !

Voici quelques exemples de ces volumes d’eau « invisibles » :