#PORTRAIT

Edith Gachet, pour l’amour du miel !

écrit le 31 mars 2022
Portrait d'Edith Gachet

Entourée de ses ruches et de ses abeilles, Edith Gachet est une femme heureuse ! Savoyarde d’adoption, elle s’est installée à Albiez-le-Jeune il y a 18 ans et s’est tournée vers l’apiculture il y a 6 ans. Elle mêle l’utile à l’agréable en vivant pleinement son amour pour la nature !

Ici, à la Cime du rucher, le temps semble s’être arrêté mais la nature tourne à plein régime et les abeilles butinent à tout va. C’est dans cet environnement exceptionnel qu’Edith a trouvé son équilibre personnel et professionnel. Elle vit, elle et son compagnon Vincent, dans une ferme de 1878 qu’ils ont entièrement rénovée et transformée en chambres et table d’hôtes. Un paradis pour les invités de passage et les abeilles qui disposent d’une cinquantaine de ruches aux alentours. Une trentaine d’autres sont installées à Saint-Rémy de Maurienne et autant à Vienne d’où est originaire Edith. « La montagne, on y allait régulièrement et on a fini par se décider à venir y vivre et y travailler. La Maurienne et cette ferme ont été un vrai coup de cœur ! J’ai démissionné de mon poste de responsable de l’auberge de jeunesse de Vienne pour des missions de secrétariat à l’office de tourisme d’Albiez-le-Jeune puis j’ai passé 8 ans au sein de l’entreprise DI SANTE à Saint-Jean-de-Maurienne. Descendre dans la vallée tous les jours en voiture, travailler à l’usine, tout ça n’avait plus de sens pour moi. Je voulais revenir à des choses simples ».

Et pourquoi pas l’apiculture ?

Un univers qui ne lui est pas inconnu car, plus jeune, elle aidait son papa, apiculteur amateur. Il lui a donné 3 ruches au moment où elle a emménagé en Savoie et elle s’est prise au jeu. Edith surmonte la peur de se faire piquer et après une formation, elle se lance officiellement dans l’aventure ! Aujourd’hui, elle est à la tête d’un peu plus de 200 ruches, peuplées principalement d’abeilles noires, les plus rustiques. Edith souhaite garder un petit cheptel, « je veux prendre le temps de faire les choses et continuer à travailler à la main. L’hiver, on surveille nos colonies et on les traite contre le varroa, maladie parasite qui décime les ruches. De fin février à fin septembre, on s’active sur nos ruches 7 jours sur 7 pour maintenir nos reines en bonne santé. Si la floraison est bonne, on ajoute des hausses pour permettre aux abeilles de s’épanouir. Il faut savoir que l’abeille est une bosseuse, tant qu’y a des fleurs et du pollen, elle se plait à butiner et à fabriquer du miel. Nos récoltes s’échelonnent du printemps pour le miel de colza produit du côté de Vienne jusqu’à fin juillet pour les miels de tilleul, de forêt et toutes fleurs recueillis ici en Maurienne. Quelques copains viennent nous donner un coup de main car c’est très physique. Une hausse pèse 15 kg, il faut les transporter jusqu’au camion et quand c’est en pente, ce n’est pas une mince affaire. En un jour, on peut récolter 1 tonne de miel à 3 ou 4 personnes ! ».
Les cadres sont acheminés jusqu’à la miellerie installée dans un cabanon, à 2 pas de la ferme. Une fois la pellicule de cire enlevée, ils passent à la centrifugeuse puis le miel est filtré et placé dans des fûts en inox ce qui lui permet de s’oxygéner pendant une semaine à un mois pour que les dernières impuretés remontent à la surface. Il ne reste plus qu’à le mettre en pot !

Au plus près de la nature et des clients

« Notre miel ne subit aucune transformation pour être plus ou moins cristallisé ou crémeux. Ce qui est dans le pot c’est ce que la nature nous donne. Une nature qui selon les années est plus ou moins généreuse. L’an dernier, en raison du gel tardif, nous n’avons fait que 100 litres de miel à Albiez. Je vends ma production ici à la ferme et sur le marché d’Albiez Montrond l’été et l’hiver.  On y trouve aussi du nougat, du pain d’épices, des bonbons caramiel, de la guimauve et de la pâte à tartiner que je fabrique pour diversifier ma production. Récemment, j’ai fait une formation d’une semaine au Puy en Velay chez un apiculteur qui est aussi pâtissier. Je suis revenue avec des recettes de chocolat au miel et de bonbon miel/thym/citron qui seront, je l’espère, bientôt sur mes étales ».  Et comme Edith est généreuse dans tout ce qu’elle fait, elle organise désormais des stages destinés aux apiculteurs amateurs. Elle a également mis sur pied, avec l’aide du programme européen Leader, un rucher pédagogique mobile pour sensibiliser jeunes et moins jeunes au monde merveilleux des abeilles et à la biodiversité.

L’abeille noire, la préférée d’Edith !

De race très ancienne, l’abeille noire, dite aussi Apis mellifera mellifica, fait partie des 20 000 espèces d’abeilles qui existent dans le monde. Ses nombreuses qualités en font la reine des abeilles dans le secteur de l’apiculture. C’est tout d’abord une remarquable butineuse : elle récolte le pollen et le nectar sur une grande variété de fleurs et se démarque des autres races, par ses performances en matière de pollinisation et de productions variées depuis le miel jusqu’à la gelée royale, la cire et le propolis. Elle est aussi noire que douce, rarement agressive et elle s’adapte bien à son milieu et aux conditions climatiques. Rustique, elle résiste bien à l’hiver et aux maladies. Elle est d’ailleurs vivement conseillée en montagne où l’hiver est long et rigoureux !

Edith renouvelle son cheptel d’abeilles noire en allant se fournir au conservatoire qui leur est dédié dans la vallée des Bellevilles. Elle en achète aussi chez un producteur du Sud de la France et comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, elle développe actuellement son propre essaim. Ça bourdonne à la Cime des ruches !!!

Poursuivre ce portrait avec l'interview de Edith Gachet

Bio express :

47 ans
Apicultrice épanouie
Albiez-le-Jeune

Crédit : Fabrice Rumillat

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